Des frappes aériennes israéliennes dans la province syrienne de Deraa ont fait des morts et des blessés parmi les civils, y compris des enfants et des secouristes, marquant l’une des escalades les plus intenses de ces derniers mois. Les bombardements, qui ont commencé lundi soir, se sont poursuivis jusqu’à mardi matin, les forces israéliennes avançant ensuite à pied dans l’ouest de la campagne de Deraa.
Victimes civiles et destructions généralisées
Les autorités sanitaires syriennes ont confirmé qu’au moins trois civils avaient été tués et que 19 autres avaient été blessés, y compris des membres de la Défense civile syrienne, connue sous le nom de Casques blancs, alors que des avions israéliens frappaient plusieurs zones. Les frappes ont touché des quartiers résidentiels proches du quartier général de la 132e Brigade, dans le quartier de Masaken al-Dahiya à Deraa-ville, ainsi que plusieurs sites militaires à Izraa, au nord de Deraa.
Les opérations de secours ont été perturbées par la poursuite des frappes. Des équipes des Casques blancs, venues porter assistance, ont été elles-mêmes blessées. Les habitants ont décrit des scènes de destruction, avec des maisons endommagées et des civils fuyant dans la crainte de nouveaux bombardements.
« Les explosions ont secoué toute la ville. Les gens étaient en train de prier lorsque les missiles ont frappé », a déclaré le Dr Ziad al-Mahamid, directeur de la santé de Deraa. « Les blessés incluent des femmes et des enfants, certains souffrant de fractures ouvertes ou de traumatismes crâniens. »
Incursion israélienne dans l’ouest de Deraa
Quelques heures après les frappes, les forces israéliennes ont avancé à pied dans la région du bassin du Yarmouk, dans l’ouest de Deraa, appuyées par du matériel lourd. Cette incursion, rapportée par la Free Houran League (FHL), constitue une escalade rare impliquant des troupes terrestres.
L’armée israélienne a déclaré avoir ciblé des centres de commandement et des sites militaires contenant des armes, affirmant qu’ils représentaient une menace pour Israël. Toutefois, des sources locales, dont la FHL, ont affirmé que les sites visés ne montraient aucun signe d’activité militaire avant les frappes.
Réactions syriennes, régionales et internationales
Le Conseil islamique syrien a condamné les attaques, les qualifiant de violation de la souveraineté syrienne et d’extension de « l’agression sioniste ». Dans un communiqué, il a souligné que les bombardements coïncidaient avec l’anniversaire de la révolution syrienne et a appelé à l’unité nationale face aux menaces extérieures.
Les Casques blancs ont également appelé à un arrêt immédiat des attaques israéliennes, invoquant des violations du droit humanitaire international.
« Le ciblage de civils, de secouristes et d’infrastructures vitales doit cesser », indiquait leur communiqué.
L’agence SANA a rapporté que les frappes israéliennes avaient touché des zones résidentielles, y compris le 175e Régiment à Izraa et la 12e Brigade, qui ne menaient aucune opération militaire active au moment des attaques. Des témoins ont vu des familles évacuer leurs maisons alors que les explosions secouaient la région.
Une campagne militaire israélienne toujours en cours
Le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a présenté les frappes comme faisant partie d’une « nouvelle politique » visant à renforcer la « sécurité » le long de la frontière sud de la Syrie. Toutefois, des critiques estiment que ces opérations affectent de manière disproportionnée les civils et aggravent l’instabilité d’une région déjà en crise.
Alors que les appels internationaux à la retenue se multiplient, une question demeure : l’offensive israélienne va-t-elle continuer à s’intensifier ou des efforts diplomatiques permettront-ils d’éviter de nouvelles victimes civiles ?
Cet article est une traduction par nos soins de l’article « Israeli Airstrikes in Syria Kill Civilians, Target First Responders » de nos confrères syriens de Levant24.
